Kashmin la magnifique

Kashmin est la plus grande cité des Rivages, rassemblant plus d'un million et demi d'âmes, sans compter marchands et itinérants. Elle symbolise la puissance et la beauté recherchée par tous les felsins.

Petite visite guidée de Kashmin

Ce qui frappe d'abord dans Kashmin est son aspect chaotique. Imaginez une métropole immense, s'étendant aussi loin que l'œil puisse voir, composée d'un amalgame de maisons simples blanchies à la chaux, de palais graciles et d'antiques temples monumentaux. Avant de pénétrer dans la ville proprement dite, le voyageur devra cheminer durant des heures dans des faubourgs composés de maisons basses dans lesquelles vivent les masses laborieuses de la cité. Le voyageur pressé pourra emprunter une des quatre avenues à péage menant dans Kashmin elle-même. Dans cet amas de maisons simples, on peut parfois apercevoir le palais ornementé d'un marchand ayant réussi qui tranche sur la simplicité alentour par une façade surchargée, quelquefois dorée à la feuille. De loin en loin, le voyageur remarquera des tours immenses de calcaire blanc, entourées de statues démesurées de soldats antiques, le plus souvent propriété des ordres combattants.

Comment ne pas se perdre à Kashmin ? Cela paraît impossible au vu des dimensions de la cité. Néanmoins, il existe un corps spécialisé de guides, payés par le sultan pour guider les voyageurs importants. Quant aux étrangers de moindre importance, à eux de trouver seul leur chemin dans cette ville tentaculaire. A noter que la plupart des habitants savent se repérer dans la ville et seront heureuse d'aider des étrangers à découvrir leur belle cité, quitte à leur faire d'abord visiter le bazar où officient les membres de leur famille…

Après des heures de cheminement dans les ruelles sinueuses des faubourgs, le voyageur verra enfin les murs de la première enceinte, construite par Salim al Kahaf. Ces murailles, entièrement recouvertes de fresques colorées retraçant l'histoire de Kashmin depuis l'Eveil, semblent plus destinées à éblouir les gens des autres maisons qu'à protéger la capitale. Après avoir franchi une des dix-huit portes, le voyageur pourra contempler Kashmin la magnifique. Au contraire des villes gehemdales où tout est planifié, ici les quartiers se succèdent sans ordre apparent. On en distingue plusieurs types :

- Les quartiers dits populeux où les mendiants et les ouvriers itinérants s'entassent dans les ruines de palais magnifiques ou dans des entrepôts abandonnés. A Kashmin où l'apparence prime sur tout, même les mendiants se donnent des airs de sages et les pauvres passent leur temps libre à embellir leur maison de sculptures de bois ou de fleurs cultivées dans de larges patios. Dans ces quartiers, la pègre règne en maître et chaque habitant a travaillé au moins une fois pour elle. Certaines placettes sont même ornées d'effigies de brigands célèbres auxquels la population rend un hommage informel.

Le sultan noir. Dans le quartier populaire de l'Orangeraie se trouve l'ancienne cour des Comptes, bâtie aux alentours de 3400 AC. Cet immense complexe en ruines sert maintenant de siège à la Cour des gueux, une des nombreuses organisations criminelles de Kashmin. La cour est dirigée par un sultan des gueux qui règne sur toute une population de coupe-jarrets, voleurs, mendiants et faussaires. Cette cour singe celle du sultan et possède ses propres vizirs, chevaliers et intendants. On raconte que le sultan des gueux travaille quelquefois pour le vrai sultan. De plus, les caves du vieux palais communiquent avec celles de l'Al Eshkuz, la résidence des architectes royaux et un lucratif trafic de plans existe depuis des siècles.

- Les quartiers des bâtisseurs où vivent les charpentiers, maçons et terrassiers. Ces quartiers sont souvent composés de maisons simples mais confortables, avec une cour intérieure et un fronton sculpté. Ces quartiers sont aussi paisibles de jour que de nuit. La plupart de ces quartiers sont fortifiés, souvenir d'une histoire mouvementée.

- Les quartiers des artistes où travaillent potiers, bijoutiers, peintres et sculpteurs. Pour les felsins, tout artisanat est un art et les habitants de ces quartiers rivalisent d'adresse pour créer des œuvres d'une grande beauté. Cette production est toutefois réservée à la noblesse et aux étrangers, les citadins ordinaires se fournissant plutôt dans les faubourgs. Les maisons de ces quartiers sont souvent peintes de couleur vives et parsemées d'allusions au métier de leur propriétaire, telle la maison du fabriquant de coquillages Ishmet Sabri, entièrement recouverte de conques.

- Les quartiers du port qui comme dans toutes les villes des rivages comptent bouges, maisons de petite vertu, masures des familles de pêcheurs, et rangées d'entrepôts.

- Les quartiers des Architectes, véritables défis au sens commun. Imaginez des quartiers livrés aux fantaisies les plus absurdes de factions rivales. En parcourant le quartier, le voyageur pourra voir ici une taverne dans un palais Venn'dys avec bas-reliefs et horloge animée, là une échoppe de marchand dans un temple ashragor paré de mille couleurs. Tout dans ces quartiers est fait pour dérouter le visiteur, perspectives, faux-semblants, et trompes l'œil. Chacun s'accommode de la lubie des architectes qui sont révérés à travers toute la maison, bien que quelques locataires aient du mal à accepter un bassin ornemental plein de carpes dans leur salon ou des statues de marbre dans leur atelier.

La tour inverse Reste d'une lubie de l'architecte royal Saldin Ibn Haldi qui voulait construire une ville inversée, la tour Inverse offre un spectacle surprenant. Que dire en effet d'une tour de dix étages construite sous le niveau du sol ? Seul le premier étage dépasse et permet ainsi d'accéder à un magasin d'artisanat. Les étages inférieurs sont consacrés aux ateliers et aux logements des forgerons, tisserands et potiers. En réalité, la tour Inverse est le quartier général de la police secrète du Sultan et son 'sommet' communique avec les réseaux d'égouts et donc avec la mer, permettant des allées et venues discrètes.

En pénétrant plus profondément dans la ville, le voyageur va rencontrer une seconde enceinte, entièrement sculptée des hauts faits d'armes de la Maison est un des monuments de la ville. Derrière cet enceinte vivent les riches habitants de Kashmir, fournisseurs du palais ou architectes royaux. Ici, tout respire l'opulence, toutes les places sont ornées d'arbres et de statues d'albâtre, la moindre maison pourrait être celle d'un prince et le moindre artisan porte des atours splendides. A la place des quartiers populaires, on trouve ici des quartiers nobles, où les représentant des familles mineures attendent d'être reçus par les conseillers du sultan. Chacun essaie de se faire remarquer et les avenues pavées de calcaire rose sont pleines de beaux oisifs déambulant entre les étals, faisant ressembler le quartier à une volière pleine de perroquets paresseux et bigarrés.

Dans cette enceinte, on trouve les quartiers rivaux du Senken, où l'architecture, l'art et la stratégie sont enseignés aux jeunes nobles, et de l'Académie guildienne. Le quartier de l'académie est riant, plein de jeunes gens entreprenants et joviaux. Les cercles étudiantes se livrent une compétition effrénée pour la possession du trophée de la Flamboyance et le quartier n'est que fêtes, feux d'artifices et concours. Un quartier entier de la seconde enceinte ne vit que des fêtes organisées par les futurs guildiens, fêtes qui finissent traditionnellement par le Contre-Carnaval, organisé par le Cercle de Lys, où chacun se déguise en ce qu'il estime être le plus laid. Le quartier du Senken est au contraire de son homologue guildien un lieu d'études fiévreuses où chacun tente de surpasser ses coreligionnaires. De sombres felsins des deux sexes errent dans les rues, discutant avec passion poésie ou philosophie, se battant en duel ou capturant sur le papier le sourire d'une inconnue. Les felsins issus du Senken postulent souvent à l'académie, séduits par ce qu'ils pensent être une vie facile.

La nuit des Boueux Une nuit par an, les élèves du Senken sont autorisés à quitter l'enceinte du quartier. Durant cette nuit, leur énergie trop longtemps contenue va servir aux pires farces. Vêtus d'habits noirs, le visage couvert de boue, ils vont terroriser les bourgeois, peindre des têtes ricanantes sur les murs des palais, et bombarder d'œufs pourris la façade de l'académie. Les professeurs du Senken ont toujours nié permettre ce genre de vandalisme et mieux informés savent bien que cette nuit des Boueux n'est qu'une autre ruse des académiciens pour discréditer leurs confrères si sérieux.

On trouve aussi dans cette enceinte les principaux vestiges des Danjins, temples et palais aux pierres translucides, ajustées si étroitement qu'aucune lame ne peut se glisser entre deux blocs. Ces bâtiments appartiennent tous aux familles et au Sultan et leur servent d'ambassades ou de casernements. La troisième enceinte est la plus surprenante. Faite de pierres brutes, vestige des Danjins, elle tranche par sa couleur noire au milieu de ces palais resplendissant. C'est l'enceinte la mieux gardée et nul ne peut en franchir les portes sans avoir été au préalable invité par un proche du sultan ou un membre des familles. Dans cette enceinte, on trouve les résidences des familles, toutes plus belles les unes que les autres. (Description des palais des familles) C'est au centre de cette enceinte que se trouve le saint des saints, le palais de Sultan. En se tenant au pied des immenses portes d'airain

Cent mille âmes, combien cela peut-il faire d'hommes? - Pensée Ashragor

Dernière modification : jeudi 8 juin, 2000

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